by F von Stieglitz · Cited by 2 — gement forestiers dans le cadre des relations sociales. Ces efforts souffraient de faiblesses diverses, et la nouvelle orientation qui apparut au cours des

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235Impacts de la foresterie sociale et de la gestion communautaire de la for’t par Friederike von Stieglitz Section de la gestion de la for’t et de la conservation de la nature, Office allemand de la coop”ration technique (GTZ)R…SUM…LÕapplication aux for’ts tropicales du concept de for’tdomaniale, propri”t” de lÕEtat, trouve g”n”rale- ment ses origines dans lÕhistoire coloniale. En ce qui concerne les for’ts tropicales, ce concept est carac- t”ris” par une s”paration entre lÕam”nagement forestier et le contexte social qui r”git lÕusage et le contrŽ- le de lÕespace forestier par les populations environnantes. Au cours des ann”es 70, les premiers efforts ont ”t” entrepris pour r”int”grer la production et lÕam”na- gement forestiers dans le cadre des relations sociales. Ces efforts souffraient de faiblesses diverses, et la nouvelle orientation qui apparut au cours des ann”es 80 a ”t”accompagn”e dÕun changement li” ‹ la transition dÕuneperspective sectorielle vers une perspective transsectorielle. De plus, le d”veloppement de strat”gies sÕestd”sormais inscrit dans le contexte plus large du d”veloppement rural et de la viabili- t” sociale et ”conomique de la gestion des ressources naturelles. LÕam”nagement forestier int”gr”, la cogestion des for’ts et la gestion en collaboration sont des fondements de cette nouvelle orientation. N”anmoins, les possibilit”s demise en oeuvre dÕun am”nagement forestier orient” vers la participation restent limit”es. La foresterie ÇsocialeÈ couvre un certain nombre de dimensions ÇsocialesÈ: elle peut ’tre ÇsocialeÈ dans le sens oš: elle cherche ‹ provoquer des impacts en termes de d”veloppement local ‹ partir des produits des ressources foresti‘res; elle est socialement int”gr”e; elle a une configuration sociale; ou elle contri- bue au changement social. Ce changement social pr”sente des facettes vari”es, dÕordre politique, ”conomique, ou li”es ‹ la gestion des conflits. La foresterie sociale et la gestion foresti‘re centr”e sur la communaut” peuvent pr”senter certains risques, tels que le danger de contribuer ‹ une utilisation non durable des ressources. LÕengagement social de lÕensemble des acteurs est n”cessaire pour ”viter ces risques.Les projets de coop”ration qui promeuvent la foresterie sociale offrent un appui ‹ diff”rents niveaux, comme lÕ”laboration de cadres l”gaux et politiques, les ”tudes de faisabilit” sociale et ”conomique, la

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ACTES DE LÕATELIER INTERNATIONAL SUR LA FORESTERIE COMMUNAUTAIRE EN AFRIQUE LA GESTION FORESTIéRE PARTICIPATIVE: UNE STRAT…GIE POUR UNE GESTION DURABLE DES FORæTS DÕAFRIQUE236gestion des conflits et le d”veloppement de structures organisationnelles. Les projets se divisent en deux cat”gories, selon que leur objectif principal est li” ‹ la conservation des for’ts et au d”veloppement durable, ou que ces aspects sont trait”s pour atteindre dÕautres objectifs. Il existe des diff”rences au niveau des m”thodes dÕapproche entre ces deux cat”gories de projets, li”es ‹ lÕimportance des approches transsectorielles ou au rŽle attribu” ‹ la promotion des sources de revenu non foresti‘res. Dans les approches des projets, une s”rie dÕhypoth‘ses dÕimpact de ces projets sont en fait des hypo- th‘ses de travail, qui rev’tent une importance toute particuli‘re pour le succ‘s de lÕapproche choisie. CÕest le cas des suppositions li”es ‹ lÕint”r’t port” ‹ lÕutilisation durable des ressources, et aux capaci- t”s de gestion. Les projets ne v”rifient pas encore de fa“on syst”matique ces hypoth‘ses dÕimpact. Trois types de probl‘mes r”currents, qui se pr”sentent fr”quemment dans le cadre des projets dÕappui ‹ la foresterie sociale et ‹ lÕam”nagement communautaire des for’ts, sont identifi”s. Le premier se rap- porte ‹ lÕexistence de contextes l”gaux et politiques d”favorables. Il existe n”anmoins de nombreux exemples de r”ussite dans de tels contextes.Les Çfacteurs de r”ussiteÈ sont ”num”r”s. Le second type de probl‘me est li” ‹ la participation Ð et aux possibilit”s de participation Ð dans des conditions non clai- rement d”finies. Le troisi‘me type de probl‘me se r”f‘re ‹ la viabilit” ”conomique de la foresterie socia- le et ‹ lÕint”gration des objectifs de d”veloppement et de gestion des ressources. La r”cup”ration ou la r”g”n”ration des ressources foresti‘res constitue souvent la finalit” principale de la foresterie participa- tive, et les objectifs de r”duction de la pauvret” et de conservation foresti‘re entrent fr”quemment en conflit. LÕobtention imm”diate de revenus nÕest cependant pas le seul avantage quÕattendent les partici- pants. Les b”n”fices dÕordre social, politique et culturel, tels que la r”cup”ration du contrŽle sur les res- sources naturelles et de lÕautorit” pour la prise de d”cisions, jouent un rŽle ”galement important dans les motivations g”n”rales des participants. Le document pr”sente ”galement lÕexemple dÕun pays particulier, qui illustre la question des impacts de fa“on concr‘te.LÕappel pour une foresterie ÇsocialeÈ Le point de d”part des efforts pour promouvoir une foresterie ÇsocialeÈ dans les pays disposant de for’ts tropicales consiste g”n”ralement en une politique gou- vernementale conf”rant ‹ lÕEtat le monopole de la ges- tion et de la conservation des ressources foresti‘res. Le concept selon lequel la for’t est un domaine de lÕEtat remonte au Moyen åge en Europe.A lÕorigine, le mot Çfor’tÈ ”tait un terme juridique:il ”voquait une r”gion bois”e ou des ressources que celle-ci abritait et qui devaient exclusivement ’tre exploit”es pour le roi. LÕinforestation”tait la restriction de lÕexploitation de la for’t au seul profit du roi ou des personnes b”n”ficiant dÕune charte royale;(en latin foris = dehors, forestare =

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IMPACTS DE LA FORESTERIE SOCIALE ET DE LA GESTION COMMUNAUTAIRE DE LA FORæT 237refuser lÕacc‘s).1Le contrŽle de la for’t et du gibier qui sÕy trouve, et plus tard de lÕapprovisionnement en bois, relevait de lÕautorit” du Gouvernement central. CÕest ‹ la faveur de la colonisation 2que ce concept a”t” associ” aux for’ts tropicales.Au niveau des for’ts tropicales, ce concept se caract”rise jusquÕaujourdÕhui Ð influenc” quÕil est par la situation politique, administra- tive et ”conomique dominante 3Ð par une s”paration globale de la gestion des for’ts, du contexte social dÕex- ploitation et de contrŽle par les populations environ- nantes, ‹ savoir les utilisateurs et propri”taires tradition- nels des ressources. LÕun des inconv”nients de ces strat”gies ”tatiques de gestion et de conservation de la for’t est quÕen r”alit”, tr‘s peu de gouvernements des pays disposant de for’ts tropicales sont capables de satisfaire les exigences d”coulant de ce monopole Ð avec le ph”nom‘ne r”pan- du de Çfor’t dÕEtatÈ consid”r”e comme une zone oš nÕexistent de facto ni contraintes ni contrŽles juridiques. Cet inconv”nient est accentu” par le fait que les notions correspondantes de protection et de gestion des res- sources foresti‘res, impliquent premi‘rement des strat”- gies sectorielles, tandis que la pression de lÕexploitation est g”n”ralement dÕorigine transsectorielle. Si lÕon y ajoute le fait que la production foresti‘re est sur- tout consomm”e ‹ lÕ”chelle nationale et internationale et a un impact local ou r”gional tr‘s limit”, le d”veloppe- ment r”gional impuls” par la production foresti‘re reste ”galement tr‘s limit”.Il nÕexiste pas non plus un ”lan en faveur de la cr”ation de structures de gestion fonction- nelles sur place.La production reste ”galement tr‘s en de“‹ des capacit”s, parce quÕelle d”pend dÕune res- source dont lÕexploitation nÕest pour lÕessentiel pas contrŽl”e, et dont la valeur marchande est sous-”valu”e ‹ cause dÕun acc‘s presque enti‘rement libre. Comment recr”er un lien entre la for’t et la soci”t” civileDans les ann”es 70, de premiers efforts ont ”t” effec- tu”s pour r”int”grer plus efficacement la gestion et la production foresti‘res dans la soci”t” (civile), ce qui impliquait une plus grande attention aux revendications de la soci”t” sur les ressources foresti‘res, et une mobi- lisation de capacit”s de gestion parall‘les ‹ celles de lÕEtat.Au d”part, ces efforts ”taient concentr”s dans les r”gions les plus s‘ches et l‹ oš les probl‘mes ”colo- giques ”taient particuli‘rement sensibles, lÕobjectif prin- cipal ”tant de garantir des bases ”cologiques au profit des populations rurales.La principale activit” consistait en des mesures de reboisement associ”es ‹ une approche qui accordait la priorit” ‹ la Çcommunalit”È et ‹ lÕoption de subsistance (les programmes de reboise- ment des villages).A de rares exceptions pr‘s, on a continu” ‹ ne pas prendre en compte le probl‘me de la gestion des for’ts naturelles.La foresterie communau- taire (ann”es 70, FAO), la foresterie sociale (1976, Inde) et enfin laforesterie paysanne, 4qui ”taient surtout des- tin”es ‹ la promotion des entreprises individuelles, constituaient des phases importantes de la strat”gie. Ces approches communautaires initiales de la foresterie sociale pr”sentaient de nombreuses insuffisances:lÕexistence dÕobjectifs antagonistes parmi les objec- tifs ”cologiques, sociaux et ”conomiques, ce qui affectait la mise en Ïuvre de ces approches; les objectifs quantitatifs et leurs syst‘mes dÕincitation(par exemple:la nourriture pour les travailleurs), qui ont fini par constituer une fin en eux-m’mes;une approche communautaire caract”ris”e par une sous-estimation des conflits potentiels entre les1.On lira une ”tude juridique et historique globale sur le concept de la for’t du Moyen åge au d”but du si‘cle dans Weber (1927 ).2.Dans le cas dÕesp‘ce, lÕ”volution du concept a surtout ”t” ax”e sur ses aspects r”pressifs, tandis que la lib”ralisation de l a foresterie qui a eu lieu en Europe au d”but du si‘cle nÕa pris en compte aucune ”volution s”mantique. 3.Dans les r”gions riches en for’ts, lÕobjectif de d”veloppement industriel bas” sur les exportations de bois tropical a aussi fortement influen- c” la continuation et lÕexpansion de ce syst‘me pendant la p”riode postcoloniale.Cf.Cl”ment (1997). 4.Cf.Arnold (1991).

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ACTES DE LÕATELIER INTERNATIONAL SUR LA FORESTERIE COMMUNAUTAIRE EN AFRIQUE LA GESTION FORESTIéRE PARTICIPATIVE: UNE STRAT…GIE POUR UNE GESTION DURABLE DES FORæTS DÕAFRIQUE238groupes dÕint”r’t et par une analyse insuffisante des r”gimes fonciers et du statut des arbres; une importance exag”r”e accord”e au facteur sub- sistance, alli”e ‹ une certaine frilosit” dans la ges- tion des int”r’ts ”conomiques des agriculteurs et dans le d”veloppement dÕune production foresti‘re commerciale paysanne, et ‹ une tendance ‹ sous- estimer lÕ”conomie de march”;une tendance ‹ ”tablir une dichotomie entre la Çforesterie classique Ð la mauvaiseÈ et la Çforesterie sociale Ð la bonneÈ.Un remarquable changement dÕorientation par rapport ‹ la gestion des ressources foresti‘res naturelles exis- tantes a commenc” au milieu des ann”es 80 dans un cli- mat caract”ris” au niveau international par un d”bat croissant sur la disparition progressive de la for’t tropi- cale.Ce changement dÕorientation a connu dans les ann”es 90 un grand essor qui a lui-m’me ”t” renforc” par le soutien de la communaut” internationale par le biais de la Conf”rence des Nations Unies sur lÕenviron- nement et le d”veloppement (CNUED) et le processus qui sÕen est suivi.En ce qui concerne la strat”gie, la nouvelle orientation des ann”es 80 a ”t” accompagn”e du passage dÕune perspective principalement sectorielle ‹ une perspective transsectorielle:la gestion et la conservation des res- sources foresti‘res ont commenc” ‹ ’tre per“ues dans le contexte plus g”n”ral de la gestion durable des res- sources naturelles, notamment en raison de la concur- rence directe entre lÕagriculture et la foresterie pour lÕuti- lisation des terres disponibles et la gestion durable des ressources du sol.De plus, lÕ”volution de la strat”gie ”tait per“ue dans le contexte plus global du d”veloppement ruralet de la via- bilit” ”conomique et sociale de la gestion durable des ressources;non seulement comme une cons”quence de la gestion du probl‘me de la pauvret” induite par la sur- exploitation, mais ”galement en vue de lÕaugmentation de la valeur de la Çfor’t sur piedÈ pour les riverains, par exemple en faisant des ressources de la for’t avoisinan- te une source de revenus, ce qui renforce lÕint”r’t de la gestion durable de la for’t comme mod‘le dÕexploitation de la terre. Les principales articulations de cette nouvelle orientation sont les suivantes:gestion int”gr”e de la for’t, gestion conjointe de la for’t, gestion participative de la for’t et foresterie pour le d”veloppement rural. Gestion int”gr”e de la for’t :une analyse de la coop”-ration dans le cadre de la foresterie ÇclassiqueÈ montre que les tentatives pour rem”dier ‹ lÕ”chec des strat”gies existantes de conservation de la for’t tropi- cale ont entrafln” au cours des ann”es 80 5la mise enÏuvre de projets de foresterie Çint”gr”sÈ.Bien quÕel- le nÕaille pas jusquÕ‹ remettre en question le mono- pole de lÕEtat, la gestion int”gr”e de la for’t a pour objectif la r”duction des lacunes des approches pr”- c”dentes, gr›ce ‹ une int”gration am”lior”e des fonctions ”conomique et sociale de la for’t, ‹ lÕac- cent tout particulier qui est mis sur lÕimportance de la valeur ajout”e locale et, par-dessus tout, gr›ce ‹ une approche transsectorielle destin”e ‹ faire face ‹ la pression croissante pour lÕexploitation des res- sources foresti‘res. Les concepts de gestion conjointe de la for’t et de gestion participative de la for’t”voquent une toute autre approche.Ils ont commenc” ‹ prendre de lÕim- portance au cours de la d”cennie 90.Les change- ments structurelsdans le cadre de la gestion de la for’t sÕop‘rent principalement par le biais du chan- gement des acteurs.LÕobjectif recherch” est la coop”ration dans la gestion entre lÕEtat et la soci”t” civile, ce qui permet aux populations rurales, aux groupes dÕutilisateurs, aux ONG et au secteur priv” dÕintervenir comme participants responsables.Cette coop”ration pose comme principe que toutes les par- ties prennent part ‹ la gestion et ‹ la conservation des ressources foresti‘res, en partagent les retom- b”es (”conomiques) et en supportent les charges. 5.Les premiers exemples de ce type de projet remontent jusquÕaux ann”es 70, cÕest-‹-dire ‹ la p”riode oš la demande de faire co ntribuer la gestion de la for’t au d”veloppement rural a ”t” officiellement introduite dans le d”bat au niveau international lors de la Con f”rence mon-diale sur la for’t qui avait pour th‘me ÇFor’ts et PopulationsÈ.Toutefois, dans le cadre de cet expos”, la priorit” est accord” e ‹ la date dela mise au point plus globale dÕun type particulier de projet.

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IMPACTS DE LA FORESTERIE SOCIALE ET DE LA GESTION COMMUNAUTAIRE DE LA FORæT 239LÕun des aspects importants de ce concept est la recon- naissance du fait que les utilisateurs et les populations environnantes elles-m’mes, poss‘dent un important potentiel de d”veloppement, dÕapplication et de contrŽle des accords de gestion, et par cons”quent de supervi- sion de lÕexploitation des ressources foresti‘res.Parmi les applications concr‘tes plus r”centes et plus appro- pri”es, citons:la gestion par contrat et la conservation de la nature par le biais dÕun accord, qui sont sous-tendues par des accords multilat”raux, par exemple:accords entre gouvernement ou autorit”s foresti‘res dÕune part, et communaut”s rurales ou groupes dÕutilisateurs dÕautre part;accords entre gouvernement ou autorit”s foresti‘res, communaut”s rurales ou groupes dÕutilisa- teurs, et secteur priv”. Dans le cadre de ce concept, la gestion participative est certes consid”r”e comme un facteur cl” de la r”ussite de la gestion durable des ressources foresti‘res, mais dans le cas de la foresterie pour le d”veloppement rural ,le d”veloppement rural est lÕobjectif prioritaire. Les ann”es 1990Si le changement dÕorientation dans la foresterie sÕenlise dans une dichotomie entre la gestion classique de la for’t dÕune part, et les ”pisodes isol”s de la foresterie sociale dÕautre part, sa contribution en tant que cataly- seur dÕune am”lioration plus g”n”rale de la gestion des ressources foresti‘res restera insignifiante. Pour garantir un impact important sur les structures et institutions de gestion et sur la r”gion foresti‘re elle- m’me, il faut n”cessairement renoncer aux solutions isol”es, et opter pour une approche pluraliste de la ges- tion de la for’t, dans laquelle le potentiel de supervision et de gestion existant en dehors du secteur priv”, est exploit” efficacement, int”gralement et de fa“on perma- nente. Pour connafltre le degr”dÕinstitutionnalisation n”cessaire pour b”n”ficier sensiblement du potentiel de la foresterie sociale, il convient de revenir au cadre propice ‹ un tel changement en termes de politiques foresti‘res et de dis- positions l”gislatives (for’ts, terres, financement, droit administratif), dÕenvironnement ”conomique, etc., ce qui balise le chemin pour lÕentr”e en sc‘ne dÕautres acteurs. En r”alit”, le champ dÕapplication de la gestion partici- pative des ressources foresti‘res reste limit”.M’me lorsquÕil sÕagit d”j‹ dÕun objectif d”clar”, il est n”cessai- re de cr”er un environnement favorable pour lÕ”closion de capacit”s de gestion autres que celles du secteur public.Un dialogue entre participants sur la redistribution des responsabilit”s de gestion et des droits sur les res- sources foresti‘res, de m’me que sur la cr”ation dÕun cadre appropri”, est donc dÕune grande importance ‹ la fois pour le pr”sent et lÕavenir imm”diat. Que signifie ÇsocialÈ dans foresterie sociale? Si lÕon pose ‹ nouveau la question de savoir Ð au vu de ce qui pr”c‘de Ð ce que signifie la foresterie ÇsocialeÈ, on se rend clairement compte quÕelle pr”sente plusieurs dimensions ÇsocialesÈ.Selon une r”cente ”tude sur lÕimpact et les approches des projets de coop”ration technique destin”s ‹ soutenir la gestion communautaire de la for’t en Afrique, en Asie et en Am”rique latine, ces ÇdimensionsÈ se retrouvent dans tous les projets du genre, bien quÕ‹ des degr”s divers et avec des objectifs concrets diff”rents. La foresterie ÇsocialeÈ est ÇsocialeÈ en ce sens quÕelle cherche ‹ promouvoir le d”veloppement local ‹ partir des ressources foresti‘res, et sÕint”resse ‹ la viabilit” sociale dans le cadre de la gestion ”colo- gique durable de la for’t: par le biais de la participation directe des popula- tions rurales environnantes ‹ la production foresti‘re; par la prise en compte des int”r’ts des populations environnantes dans lÕutilisation des ressources;et par le renforcement des capacit”s (juridiques, ”co- nomiques) des populations environnantes, ce qui favo- riserait une exploitation de la terre, ‹ la fois durable, et propice ‹ la conservation des ressources foresti‘res.

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ACTES DE LÕATELIER INTERNATIONAL SUR LA FORESTERIE COMMUNAUTAIRE EN AFRIQUE LA GESTION FORESTIéRE PARTICIPATIVE: UNE STRAT…GIE POUR UNE GESTION DURABLE DES FORæTS DÕAFRIQUE240La foresterie ÇsocialeÈ est ÇsocialeÈ en ce sens quÕelle est socialement int”gr”e;ainsi, des aspects importants li”s aux ressources foresti‘res et aux pro- duits forestiers tels que: le contrŽle et la prise de d”cisions; les mesures de gestion et de conservation; le savoir-faire et les services; lÕinvestissement et le rendement; sont int”gralement ou partiellement transf”r”s ou resti- tu”s ‹ la soci”t” civile (ex.:les groupes dÕutilisateurs, les institutions de gestion des ressources communautaires, les ONG, etc.), au lieu dÕ’tre concentr”s entre les mains dÕune institution ”tatique ou de compagnies priv”es.Le potentiel de gestion et les capacit”s de la soci”t” civile sont ainsi mobilis”s. La foresterie ÇsocialeÈ est ÇsocialeÈ en ce sens quÕelle a une configuration sociale:ainsi, elle est adaptable, dynamique, sensible au contexte et ‹ lÕenvironnement social.Les projets de foresterie sociale prennent des formes diff”rentes selon lÕenvironnement (politique, ”co- nomique, culturel, ”cologique) et restent flexibles, en rai- son de la Çcr”ativit” socialeÈ des groupes dÕint”r’ts par- ticipants qui fa“onnent la gestion de la for’t.Par ailleurs, la viabilit” sociale et lÕint”gration sociale telles que d”crites ci-dessus ne sont envisageables que si la fores- terie sociale se montre ouverte ‹ lÕ”mergence de nou- veaux pŽles dÕint”r’ts, aux changements dans la pres- sion pour lÕexploitation, et aux modifications de cadre. Enfin, la foresterie ÇsocialeÈ est ÇsocialeÈ en ce sens quÕelle contribue elle-m’me au changement social: la gestion participative de la for’t constitue un champ important dÕapplication concr‘te des r”formes (d”centralisation, pluralisme institutionnel, etc.), dans le sens de la ren”gociation de lÕautorit” et des res- ponsabilit”s, pour lÕEtat et la soci”t” civile.Ainsi, les projets de foresterie sociale comprennent toujours une dimension politique.Ils peuvent fournir des inci- tations importantes pour une d”centralisation effica- ce et profonde parce quÕils introduisent ÇlÕaspect d”centralisationÈ de fa“on concr‘te par le biais dÕune r”orientation de la gestion des ressources.De plus, de tels projets peuvent apporter une contribution importante ‹ la formulation dÕune politique pragma- tique et b”n”ficier des politiques qui en r”sultent;la foresterie sociale comprend toujours un volet de gestion des conflits et dÕharmonisation des int”r’ts (entre utilisateurs des ressources, lÕEtat, le secteur priv”;entre les groupes dÕutilisateurs), ”tant donn” quÕelle r”sulte des n”gociations et des accords entre divers groupes dÕint”r’ts dans le cadre dÕun change- ment dÕorientation, et quÕelle relance le processus de redistribution li” ‹ lÕacc‘s et au contrŽle des res- sources;par ailleurs, la foresterie sociale contribue toujours au changement du paysage institutionnel de la soci”- t”;ainsi, la participation ‹ la gestion des ressources ne peut ’tre efficace sur le plan ”cologique que si elle va de pair avec un processus de cr”ation ou de ren- forcement dÕinstitutions et dÕorganismes de gestion; la foresterie sociale comporte toujours une dimen- sion ”conomique:la participation ‹ la gestion des ressources foresti‘res ne sÕarr’te pas ‹ la for’t.Pour avoir un impact ”cologique positif, elle doit sÕ”tendre aux lieux de vente et aux fili‘res de production;en dÕautres termes, les nouveaux gestionnaires doivent sÕimposer comme une nouvelle force dans lÕensemble du syst‘me de gestion.Risques et cons”quences de la foresterie sociale et de la gestion communautaire de la for’t La foresterie ÇsocialeÈ contribue ‹ la prolif”ration des acteurs juridiques impliqu”s dans lÕexploitation des res- sources.Pour ne pas augmenter le risque de contribuer ‹ une gestion non durable de la for’t, elle doit impliquer la conclusion dÕaccords de conservation et dÕexploitation int”grant un engagement social de la part des parties prenantes, de m’me que des proc”dures et des instru- ments de contrŽle fonctionnels. LÕune des principales conditions pr”alables ‹ un tel engagement est que le mandat pour la gestion des res- sources foresti‘res ne doit pas uniquement ’tre conf”r”: du sommet vers la base (de lÕEtat vers la soci”t” civile), mais aussi de la base vers le sommet, cÕest-‹-dire des utilisateurs des ressources vers ÇleursÈ organismes ou institutions de gestion.Si ce mandat Çde la base vers le sommetÈ nÕest pas donn”, ces institutions ne pourront pas remplir leur rŽle et resteront inefficaces dans la r”glementation et le

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ACTES DE LÕATELIER INTERNATIONAL SUR LA FORESTERIE COMMUNAUTAIRE EN AFRIQUE LA GESTION FORESTIéRE PARTICIPATIVE: UNE STRAT…GIE POUR UNE GESTION DURABLE DES FORæTS DÕAFRIQUE242gouvernementaux (les populations environnantes); Hypoth‘se concernant la viabilit” des mesures de reboisement:la privatisation accroflt la viabilit” des mesures de reboisement. Hypoth‘se concernant la r”duction de la pression pour lÕexploitation: lÕaugmentation des revenus dans les autres sec- teurs entraflne une r”duction des revenus provenant de lÕexploitation ill”gale ou non durable de la for’t. LÕanalyse de ces hypoth‘ses dÕimpact (implicites) de la foresterie ÇsocialeÈ et de la gestion communautaire de la for’t par le biais des indicateurs, et/ou dÕune docu- mentation syst”matique sur lÕexp”rience et les obser- vations faites dans ce cadre, ne figure pas encore sys- t”matiquement dans tous les projets.Toutefois, une transition ”vidente vers un contrŽle critique semble sÕop”rer en ce qui concerne lÕimpact ”conomique de la participation ‹ la gestion de la for’t:les hypoth‘ses positives h›tives sont devenues rares.De plus en plus souvent, les projets ”valuent syst”matiquement lÕim- pact en termes de viabilit” ”conomique, et lÕon a de plus en plus recours aux indicateurs financiers et ”co- nomiques. Les trois th‘mes suivants ont ”t” reconnus comme des th‘mes ‹ probl‘mes pour les projets dÕappui ‹ la fores- terie ÇsocialeÈ et la gestion communautaire des for’ts. Th‘me 1 Travail dans un cadre politique et juridique d”favorableLa majorit” des projets participatifs sont con“us dans des soci”t”s oš la politique et la l”gislation foresti‘res d”pendent de lÕEtat.M’me lorsque les dispositions poli- tiques et l”gislatives ont ”t” r”orient”es en vue dÕune plus grande participation, elles nÕont g”n”ralement pas encore ”t” appliqu”es, ou commencent tout juste ‹ lÕ’tre.LÕapplication de telles dispositions nÕest souvent pas en phase avec les int”r’ts de groupes particuliers ou dÕagents dÕapplication, et sÕoppose dans tous les cas ‹ la d”finition classique des rŽles des autorit”s fores- ti‘res et des populations, ainsi que des relations quÕen- tretiennent ces deux groupes. LÕimportance de cette r”alit” est souvent sous-estim”e dans la planification des projets et la Çprogrammation temporelleÈ en ce sens que:trop peu dÕ”claircissements sont donn”s sur le cadrepolitique et l”gislatif, et le probl‘me nÕest pas v”rita- blement abord”; concernant les approches adopt”es, le consentement de lÕadministration foresti‘re et sa disponibilit” quant ‹ leur application, sont surestim”s avec optimisme; les objectifs fix”s sont par cons”quent d”mesur”-ment ambitieux;les conditionnalit”s pour lÕassistance des bailleurs defonds sont souvent lÕobjet dÕune d”finition strictement formelle (Çfaire du projet un projet piloteÈ, Çchanger le cadre juridiqueÈ), et nÕint”grent pas dÕindica- teursÇflexiblesÈ pour baliser le chemin. Il existe toutefois en Afrique et en Am”rique latine des exemples tr‘s r”ussis dÕadaptation face ‹ une politique foresti‘re et ‹ un cadre l”gislatif d”favorables.Les pro- jets dÕappui ‹ la foresterie ÇsocialeÈ et la gestion com- munautaire de la for’t ont permis de concevoir un cadre et dÕapporter une contribution importante ‹ son change- ment ou ‹ son adaptation.Plusieurs facteurs de succ‘s ont ”merg” dans la foul”e. Il est ”vident que ces facteurs ne constituent pas une mosaŁque dÕ”l”ments isol”s les uns des autres, et quÕon peut tout ‹ loisir sortir de leurs contextes respectifs pour les appliquer ailleurs.Ils donnent toutefois une id”e du type dÕorientation que les projets ont adopt”, et des cons”quences possibles de ces orientations sur la plani- fication et le suivi de projets int”grant la logique Çcadre – condition – impactÈ.Les facteurs de r”ussite qui m”ritent dÕ’tre mentionn”s dans ce contexte sont les suivants: lÕ”tablissement dÕun lien ”troit entre les le“ons apprises sur le terrain (activit”s de terrain) et le contenu de la consultation politique; une strat”gie de facilitation susceptible dÕint”grer les groupes dÕint”r’ts concern”s et les personnes cl”s, et dÕen faire des acteurs dans la recherche, lÕapplica- tion et le suivi des solutions:le projet en tant que ÇfacilitateurÈ int”ress”, et non comme tentative dÕ”ta- blir une certaine position;une proc”dure de soutien au processus et non une proc”dure pr”programm”e;

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IMPACTS DE LA FORESTERIE SOCIALE ET DE LA GESTION COMMUNAUTAIRE DE LA FORæT 243une diversification des partenaires dans lÕapplication (coop”ration des ONG, etc.), non pas pour affronter le partenaire quÕest le gouvernement mais plutŽt pour le soutenir, cÕest-‹-dire int”grer le mandat et ‹ la responsabilit” de lÕEtat, y faire appel et sÕy r”f”rer syst”matiquement;une adh”sion syst”matique aux accords de projet etaux accords gouvernementaux; une coop”ration sous-tendue par les indicateurs ÇsouplesÈ et ÇmultiplicateursÈ, cÕest-‹-dire par le biais dÕindicateurs qui:dÕun cŽt”, favorisent une approche constructive et une ”valuation des progr‘s de la coop”ration, qui vont au-del‹ de lÕaspect strictement formel des chan- gements juridiques;et de lÕautre cŽt”, n”cessitent une s”curit” mul- tiple,avec des accords contraignants et multilat”raux ‹ divers niveaux sur le plan horizontal et vertical:par exemple, plusieurs niveaux de hi”rarchie, dÕadminis- tration locale centralis”e ou d”centralis”e, de res- ponsabilit” et de services techniques, des parte- naires de plusieurs secteurs (secteur priv”, ONG, OG);etc. enfin, la prise en compte du fait que Çla foresterie sociale doit ’tre un succ‘s d‘s le d”partÈ;par exemple, les approches pilotes doivent ’tre concen- tr”es dans des lieux oš la probabilit” quÕelles r”us- sissent est relativement ”lev”e, ce succ‘s ”tant li” ‹ lÕ”valuation correspondante de lÕimpact (positif). Th‘me 2 Participation et possibilit” de participation dans des conditions non clairement d”finies La participation de la population ‹ la gestion des res- sources foresti‘res implique bien plus quÕun simple transfert officiel des pr”rogatives de lÕEtat et de la res- ponsabilit” publique en mati‘re de gestion, aux popula- tions.Tout aussi important est le processus par lequel ce transfert a lieu:il permet aux populations dÕexploiter leurs nouvelles possibilit”s de participation qualifi”e et dÕassumer efficacement des fonctions de supervision sur la base de la formulation dÕun mandat de gestion qui sÕapplique ‹ la fois vers le haut et vers le bas.Il permet ”galement ‹ lÕEtat et ‹ lÕadministration foresti‘re publique de d”finir et dÕassumer leur nouveau rŽle et leurs responsabilit”s dans le cadre dÕune gestion globa- le renouvel”e.Il permet enfin aux tiers tels que les ONG et le secteur priv”, de sÕimpliquer dans le processus gr›ce ‹ des services, des int”r’ts et des responsabilit”s sp”cifiques. Il apparaflt souvent que la possibilit” pour un projet, dÕob- tenir un soutien qualifi” pour un tel processus, nÕest pas clairement d”finie ‹ cause dÕun cadre juridique restrictif pour la gestion participative de la for’t, allant de pair avec lÕinexistence dÕun mandat explicite pour les Çapproches pilotesÈ, en raison de lÕabsence dÕun soutien r”el pour les approches participatives de la part des d”cideurs et des organismes dÕex”cution comp”tents, etc.Il est donc difficile que ces projets se d”veloppent et mettent en Ïuvre des strat”gies globales de soutien appropri”es aux divers acteurs dÕun tel processus. Th‘me 3 Viabilit” ”conomique et int”gration de la gestion des ressources et des objectifs de d”veloppementLe probl‘me de la viabilit” ”conomique de la foresterie ÇsocialeÈ, et de la compatibilit” entre les objectifs de d”veloppement et les objectifs de gestion des res- sources, demeure un autre grand d”fi pour les projets, notamment lorsque le potentiel ”conomique des res- sources foresti‘res est limit” ou ne porte des fruits que sur le long terme.Cette derni‘re hypoth‘se se v”rifie dans un grand nombre de projets, dont la majorit” est mise en Ïuvre dans des localit”s:qui connaissent de graves processus de d”grada- tion;qui souffrent dÕune p”nurie de stocks ‹ cause des concessions ant”rieures; oš la gestion de lÕEtat et la coop”ration pour le d”ve- loppement ont d”j‹ clairement ”chou”.Ainsi, tr‘s souvent, la r”habilitation des ressources fores- ti‘res est lÕobjectif prioritaire de la foresterie participative, lÕamortissement des cožts lui-m’me nÕ”tant souvent au d”part quÕun objectif secondaire.Il existe un probl‘me ”troitement li” au pr”c”dent, ‹ savoir lÕantagonismeentre

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ACTES DE LÕATELIER INTERNATIONAL SUR LA FORESTERIE COMMUNAUTAIRE EN AFRIQUE LA GESTION FORESTIéRE PARTICIPATIVE: UNE STRAT…GIE POUR UNE GESTION DURABLE DES FORæTS DÕAFRIQUE244les objectifs de la r”duction de la pauvret” et ceux de laconservation de la for’t.Ce nÕest que dans un environ- nement particuli‘rement favorable, que la gestion parti- cipative de la for’t peut contribuer consid”rablement ‹ lÕam”lioration des revenus.Tr‘s souvent, lÕon d”bouche sur une concurrence entre les investissements dans la gestion durable de la for’t dÕune part, et la n”cessit” de g”n”rer des revenus individuels ou de r”aliser des inves- tissements de Çd”veloppementÈ dÕautre part. Toutefois Ð et cela est illustr” par lÕexemple de la Gambie (voir ci-dessous) Ð ce serait une erreur de r”duire les retomb”es positives pour les participants, ‹ des consi- d”rations exclusivement ”conomiques et au seul impact imm”diat des revenus.Les effets secondaires non quan- tifiables, cÕest-‹-dire sociaux, politiques, culturels, et indi- rectement b”n”fiques Ð tels que la reprise du contrŽle et du pouvoir de d”cision sur les ressources Ð et la garan- tie ‹ long terme dÕacc‘s aux droits et aux produits, jouent un rŽle tout aussi important dans les calculs des partici- pants. Dans plusieurs r”gions, la gestion des ressources fores- ti‘res nÕest de toute fa“on pas la pr”occupation des Çplus pauvresÈ et des Çsans terreÈ.Souvent, et cÕest le cas dans plusieurs r”gions dÕAfrique, elle peut se fonder sur un mandat d”riv” de la propri”t” fonci‘re tradition- nelle.Par ailleurs, les produits et les avantages de la foresterie sociale nÕont pas un impact ÇlocalÈ g”n”ral, mais plutŽt un effet sur des groupes sp”cifiques. LÕint”gration de groupes dÕint”r’ts divers et souvent conflictuels (par exemple:les int”r’ts des immigr”s dans lÕexploitation), ainsi que le probl‘me de lÕ”quilibre entre les int”r’ts de groupes particuliers et lÕexploitation par la population tout enti‘re, constituent ainsi pour nombre de projets un important facteur de viabilit” (socio-) ”cono- mique. A la suite de cette analyse de chaque th‘me ‹ pro-bl‘mes dans les projets de foresterie sociale, nous conclurons par lÕexemple dÕun pays qui illustre plus concr‘tement la question des impacts. Exemple concret: lÕimpact de la gestion de la for’t parles communaut”s en GambieLa Gambie, petit Etat de lÕAfrique de lÕOuest, se situe dans la zone ”cologique tampon ‹ la lisi‘re du Sahel. Les ressources foresti‘res s‘ches que ce pays poss‘de encore sont elles-m’mes menac”es par une d”grada- tion massive.A cause du succ‘s tout juste partiel des approches pr”c”dentes, le concept de gestion commu- nautaire des ressources foresti‘res naturelles est deve- nu un aspect essentiel de la politique nationale (Çconcept gambien de gestion de la for’tÈ).Cette ”volu- tion sÕest accompagn”e de mutations compl‘tes dans la politique foresti‘re et le cadre institutionnel et l”gislatif, et le concept et son application se sont pour lÕessentiel enracin”s au niveau national. Etant donn” la superficie de la Gambie (11 295 km2),lÕint”gration de nouvelles r”gions du pays (si petites soient-elles en valeurs absolues), ‹ un processus de gestion communautaire efficace, a une grande influence sur la gestion globale de la for’t, avec des cons”- quences sur le prix des produits forestiers, sur les struc- tures de commercialisation, sur les attitudes des utilisa- teurs et des consommateurs, etc.De m’me, les condi- tions locales sp”cifiques contribuent ‹ plusieurs ”gards ‹ lÕexistence dÕun environnement propice au d”veloppe- ment et ‹ lÕinstitutionnalisation de la foresterie sociale, et favorisent lÕ”volution relativement rapide dÕimpacts v”ri- fiables.LÕappareil administratif est plutŽt r”duit et facile ‹ comprendre, et les modes de communication, autant que les canaux de prise de d”cisions peuvent dans la plupart des cas ’tre assimil”s ‹ ceux dÕun Çenvironne- ment bien d”centralis”È.La situation ”cologique des diverses r”gions du pays est relativement homog‘ne.On peut en dire autant de lÕenvironnement culturel qui entoure lÕutilisation de la for’t et de la terre. Sans entrer dans les d”tails sur ces points, nous allons faire quelques remarques sur les tendances dÕimpact enregistr”es sur le terrain avec la naissance du concept de gestion communautaire de la for’t.Ces remarques sont le fruit dÕun voyage dÕ”tude dÕun mois effectu” en novembre 1998.LÕobjectif nÕest pas de dresser un cata- logue quantitatif ÇdÕindicateursÈ des impacts, mais plutŽt de pr”senter une r”trospective pr”liminaire dÕensemble

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