by MA Poutanen · 1996 · Cited by 8 — Market after having “forniquer (sic) avec un ~ o l d a t ” . ~ Adelaide St. André,. Menriette Hamelle, and Peggy Dollar were hcarcerated for

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Université de Montréal “To Indulge Their Carnal Appetites”: Prostitution in Early Nieteenth-Century Montreal, 1810-1842 Par Mary Anne Poutanen Département d’histoire Faculté des arts et des sciences Thèse présentée ih la Faculte des études sup4rieures en vue de l’obtention du grade de Pbilosophiae Mor (W.D.) en histoire août, 1996 @ Mary Anne Poutanen, 1996

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National Library 1*1 of Canada Bibliothèque nationale du Canada Acquisitions and Acquisitions et Bibliographic Services services bibliographiques 395 Wellington Street 3@5, nie Wellington Ottawa ON K1A ON4 mwa ON KtA ON4 Canada CaM& The author has granted a non- exclusive licence allowing the National Libraty of Canada to reproduce, loan, disûiiute or seil copies of this thesis in microform, paper or electronic formats. The author retains ownership of the copyright in this thesis. Neither the thesis nor substantial extracts fiom it may be printed or otherwîse reproduced without the author’s permission. L’auteur a accordé une licence non exclusive permettant à la BibLiothèque nationale du Canada de reproduire, prêter, distribuer ou vendre des copies de cette thèse sous la fome de microfichelfilm, de reproduction sur papier ou sur format électronique. L’auteur conserve la propriété du droit d’auteur qui protège cette thèse. Ni la thèse ni des extraits substantiels de celle-ci ne doivent être imprimés ou autrement reproduits sans son autorisation.

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Université de Montréai Faculté des études supérieures Cette thèse intitulée: “To Indulge Their Carnal Appetitestl: Prostitution in Early Nieteenth-Century Montreal, 1810-1842 présentée par: Mary Anne Poutanen a été évaluée par un jury composé des personnes suivantes: Th& acceptée le:

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ABSTRACT This study examines prostitution in Montreai between 1810 and 1842 and focuses upon the complex relationships between prostitutes, their family membecs, neighbours, and others who accused them of morality offences, and the criminal justice system which processed the complaints. Using judicial records and an array of other sources, it seeks to reconstcuct these relationships, to explore how the women manoeuvred within the criminal justice system, and to reconstitute their [ives. By exploring individual life histories we can discover the reasons women chose to work in the sex trade. There was no single compelling reason why women entered prostitution. Their decision to work as prostitutes was infiuenced by their social class and ethnicity. Many chose prostitution as a temporary solution to pressing economic issues, some as a long-tenn solution to problems associated with chronic aicoholism and homelessness, for others, prostitution provided an opportunity for upward mobility. Although women practiced prostitution throughout the urban landscape, certain areas of Montreal were identified as red-light districts characterized by clusters of brothels and streetwalkers who plied their trade in the pubtic spaces. These red-light districts were integrated into the communities of al1 social classes. Elites living within the old city and the popular classes who inhabited the suburbs shared the streets, public spaces, even buildings with prostitutes who were toleraced until they breached some code of conduct. City notables, critical of popular-class morality and fearful of what they perceived as a growing crime rate, viewed brothels as disordered establishments which stood in opposition to the tenets of bourgeois respectability, namely industry, sobriety, and discipline. At first they demanded the abolition of brothels and when that failed, their regulation. With the restrucruring of the police force in 1838, constables made a concerted effort to roundup streetwalkers and vagrant women and to a lesser degree, the inhabitants of brothels.

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Prostitutes had to orchestrate their work within a pauiarchal system supported by a criminal justice system made up of male policemen, magistrates, court clerks, and gaolers. Yet, their experience with the criminal justice system was not always one-sided. Prostitues established complex relationships with these officiais. Some women initiated contact with the police and courts when they accused others of cornmitting crimes against them. The criminal justice system provided them a forum for conflict resolution. Homeless streetwalkers med to the criminal justice system when they needed medicai care and shelter. For most street prostitutes, contact with the police and courts usuaily led to arrest, surnrnary conviction, and lengthy periods of imprisonment which shortened over the period. In contrast, brothel-keepers had their cases argued in a court with strict tules regarding evidence. Thus, they had more room to manoeuvre, and a guilty verdict was not assured. Those convicted of brothel-keeping faced public fonns of castigation, the pillory and carting, which were replaced solely by incarceration and fines. The criminal justice system treated brothel-keeping and street prostitution differently even though the women did the same thing, sold sex for money.

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vi apte A les soutenir et de ce fait avaient relativement plus de choix. De la même façon, les femmes mariées possédant leur propre mdnage se trouvaient dans une position plus avantageuse. Elles disposaient ddjà de certaines ressources comme un espace physique, des meubles et des articles qu’elles pouvaient utiliser pour ouvrir un bordel. Un petit nombre de femmes venant de familles d’artisans cdlèbres ei auxquelles étaient offertes davantage de pssi bilitks ont fait le choix encore plus révélateur de travailler dans la prostitution. Beaucoup ont choisi la prostitution comme une solution temporaire à de pressants besoins d’argent, d’autres comme une solution à long terme à des problèmes relatifs à l’alcoolisme et il l’absence de domicile fixe, et pour d’autres enfin, le marchi de la prostitution a offert des possibilitis d’ascension sociale. Tandis que des facteurs économiques ont joué divers rôles, aucune raison particuliére obligatoire n’a été identifiée pour que des femmes travaillent en tant que prostituées ou tenancières de bordel. Les prostituées exercaient leur métier partout dans le paysage urbain. Toutefois, certaines parties de Ia ville étaient identifiées comme des quartiers rdsewés où des groupes de bordels étaient établis et où des filles des nies travaillaient dans les espaces pubtics. Ces quartiers réservés ne constituaient pas des zones isolées mais plutôt intégrées à des communautés de toutes les classes sociales, des élites vivant à l’intérieur des fortifications de la vieille ville, jusqu’aux classes populaires habitant en banlieue. Les prostituées et leurs voisins partageaient des rues, des espaces publics et même des bâtiments. Ce mélange à même l’espace urbain, de la présence de bordels dans des secteurs rksidentiels jusqu’h la nature très publique de la prostitution dans ces rues, avait d’importantes répercussions sur les relations au sein des communautés. Les communautés locales étaient formdes par des gens en conflit, et par ce que des personnes avaient en commun, et conséquemment chaque quartier avait des

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vii caractéristiques spécifiques. L’espace domestique des femmes des classes populaires débordait des limites de leurs logements pour s’étendre aux rues avoisinantes où elles vaquaient A des activités domestiques cruciales. Certaines utilisaient les nies pour mieux gagner leur vie, en revendant ou en colportant des marchandises, et entres autres en se livrant A la prostitution. Une telle familiarité entre voisines signifiait qu’elles partageaient des expériences et des réseaux sociaux avec des prostituées et des tenancières de bordel qui habitaient pds de chez elles, ce qui avait des conséquences pour le commerce des activitb sexuelles. Les voisins ou bien les toléraient ou bien les punissaient suivant certains facteurs très importants, comme lorsque les filles des rues et les bordels devenaient trop tumultueux ou menaçaient la sécurité du quartier. Les limites perméables entre le ménage et la rue et la nature publique de la vie quotidienne permettaient aux voisins d’agir ainsi. L’élite de la ville, tels les propribtaires fonciers, les hommes d’affaires, les médecins, les avocats et tes philanthropes, critiquant la nature publique de la vie et de la moralité des classes populaires et craignant ce qu’ils percevaient être un taux de criminalité croissant, voyaient les bordels comme des établissements désordonnés qui s’élevaient contre les principes de la respectabilite bourgeoise, c’est-Adire l’application, la sobriété et la discipline. Ils ont commencé par demander l’abolition des bordels puis devant cet échec, leur réglemeniation. Les notabtes de Montréal, critiquaient également la prostitution dans les rues. La très visible fille des nies qui représentait la femme seule incontrôlée allait à t’encontre du décorum ordonné que souhaitait voir observer l’élite dans les rues de la ville. Au moment de la restmcturation des forces de l’ordre en 1838, un effectif élargi d’agents de police fit un effort concerît! de Famasser les filles des rues et les vagabondes, de mdme qu’h un moindre degré les habitantes des bordels. Comme les prostituées des rues et les clochardes étaient vues comme faisant partie d’un public

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viii indésirable et non réglementé. elles constituaient une menace quant à la tentative des autorités de contrôler une ville en proie une révolte armée. Les femmes qui étaient accusées de délits relatifs à la prostitution devaient orchestrer leur travail à l’intérieur d’un système patriarcal soutenu par un système dc juridiction criminelle constitué d’agents de police, de juges de paix, de clercs de tribunaux et de geôliers, tous des hommes. Néanmoins, leur expérience avec la juridiction criminelle n’était pas partiale, mais variait. Les prostituées etablissaient des relations coniplexes avec ces officiels. Certaines des fcninies ciitraient en rappofl avec la police et les tribunaux lorsqii’elles accusaient d’autres personnes de participer à des activités criminelles telles que des vols, des coups et blessures. des inieutes ou des agressions sexuelles à leur endroit. Pour ces fenimes, le système de la juridiction criniinelle servait de forum où régler des conflits. Des filles des rues sans abri s’en remettaient au système de la juridiction criminelle pour obtenir des soins médicaux et un toit, surtout durant les rudes mois de l’hiver. Elles demandaient l’incarcération et si cela échouait, faisaient des menaces ou se livraient à des écarts de conduite. Les agents de police et les magistrats étaient conscients des motifs de leurs appels, menaces et petits méfaits et agissaient de connivence avec les femmes. Les gardiens et les agnts de police de la ville arrêtaient les filles des nies sans abri qu’ils croyaient susceptibles de souffrir de la faim et du froid, les juges de paix prolongeaient leurs sentences d’emprisonnement jusqu’après les mois d’hiver, et les geôliers recommandaient des périodes d’emprisonnement plus longues pour certaines détenues suivant des traitements médicaux. Cependant. les agents de police ne fournissaient pas immanquablement à quiconque dans le besoin ce que les historiens de la police ont nommé la sécurité sociale. Plusieurs incidents eurent lieu au cours de cette période OU des prostituées sans abri sont mortes après avoir été relâchées de prison.

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ix Pour beaucoup de filles des rues, les rapports avec la police et les tribunaux menaient habituellement à une arrestation, h une condamnation sommaire et à la sujétion à un emprisonnement de moins en moins long au cours de la période étudiée. D’autre part, les tenancières de bordel voyaient leurs causes débattues devant une cour OU l’on enregistrait les actes et suivant des règles strictes quant à la preuve et aux procédures. Elles disposaient ainsi d’une plus grande marge de manœuvre, et le verdict de culpabilité n’était pas assuré. Celles qui étaient trouvées coupables de tenir un bordel faisaient face à des formes de châtiment et d’humiliation pliis publiques, le pilon et l’exposition dans un chariot, qui furent éventuellement reniplacées par des peines d’incarcémtion et des amendes. Le systènie de la juridiction criiiiinelle a traité de façons différentes les maisons de prostitution et la prostitution dans les rues, même si les femmes faisaient la même chose, soit vendre des activités sexuelles pour de I ‘argen t.

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